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Japon de continuer à siéger au sein du Conseil lorsque les États européens seront réconciliés et unis. Ils doutent, en effet, que les États européens regardent le Japon de bonne grâce lorsqu’ils se seront accordés. Ils se demandent quel accueil sera alors réservé au Japon, sinon celui que la politesse commande ! À leur avis, plus la Société des Nations apaise les convoitises malsaines des nations, c’est-à-dire plus la Société des Nations atteint les buts qu’elle se propose, moins la collaboration du Japon devient indispensable.

Le scepticisme de bon nombre de Japonais, quant au désarmement des autres puissances, s’appuie sur trois facteurs principaux qui créent dans l’opinion publique un courant d’idées défavorables à la S. D. N. :

L’établissement de la base navale à Singapour, la situation encore très troublée des nations européennes, l’expérience de l’Exclusion Bill de 1924, qui a laissé tant d’amertume dans les cœurs et qui prouve combien les États-Unis sont encore éloignés de l’idée d’égalité raciale.

Il faut ajouter à cela les théories concernant le Paneuropa, la formation d’États-Unis d’Europe opposés au mouvement asiatique, les manifestations du panaméricanisme qui inclinent beaucoup de Japonais à se demander si ces tendances au régionalisme de la S. D. N., n’amèneront pas les peuples, avec des groupement plus considérables que naguère, à une politique d’équilibre semblable à celle d’avant-guerre. Dans ce cas, disent-ils, les nations d’Asie au-