Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la fonction impériale restent quasiment intacts. Sans doute, nous avons assisté, en 1912, au procès des anarchistes dont le chef était Kôtoku et parmi lesquels se trouvait une femme. Ce procès se termina par des exécutions capitales pour crime de lèse-majesté. Plus récemment, en 1923, on découvrit le complot de Bokuretsu et d’Akiko, un étudiant coréen et sa maîtresse japonaise. Au mois de décembre de cette même année, encore un étudiant — de bonne famille nipponne cette fois — l’étudiant Tamba, tenta d’assassiner le régent et fit preuve, au cours des débats judiciaires, d’un cynisme déconcertant. Toutefois, ces épisodes ne sauraient nous mener à des conclusions générales et nous inviter à en déduire que la monarchie nipponne court de sérieux dangers. Il peut surgir brusquement un ou plusieurs exaltés capables de perpétrer un crime contre le mikado. Aucun souverain n’est à l’abri d’une tragique surprise ! On peut, néanmoins, affirmer que l’énorme majorité des Japonais conserve un absolu loyalisme envers l’institution impériale. Ce loyalisme, qui dure depuis deux mille ans, qui a résisté à toutes les évolutions intérieures, qui s’est adapté si rapidement et si merveilleusement à la période contemporaine, ne paraît pas près de s’éteindre.

En tout cas, la mort de Yoshi-Hito a été l’occasion de démonstrations nationales et de cérémonies qui témoignent de la puissance de la tradition et l’attachement populaire à des coutumes resplendissantes de piété et d’amour. L’Empereur de l’Ère de Taisho a été déifié après des funé-