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il étudia le mécanisme économique, physique et social du peuple américain. Il estima qu’il fallait aboutir au désarmement moral des deux grandes nations que sépare le Pacifique. Dans ce sens, il écrivit de nombreux articles et, une fois rentré dans sa patrie, il donna de multiples conférences.

Il est assez piquant de constater que l’écrivain ayant le mieux dépeint les vertus guerrières, le sentiment de l’honneur militaire, l’âme héroïque du Japon, s’est ensuite dévoué à la diffusion des doctrines de la S. D. N. M. Inazo-Nitobe a su concilier la morale du bushido, le culte passionné de certaines traditions, avec l’esprit et la morale internationale. C’est là un de ses grands mérites. En marge des séances de la S. D. N., il aimait discuter avec les représentants les plus illustres des lettres et des sciences de l’Occident, avec Henry Bergson, avec M. Einstein, avec Mme Curie, ou, encore, avec M. Gilbert Murray, dont l’érudition grecque et latine fait universellement autorité. Dans ces entretiens, M. Inazo Nitobe démontrait, par son propre exemple, que l’Empire du Soleil Levant possède des hommes d’une vaste culture.

Notons encore ce détail que le professeur japonais, très au courant de l’histoire de France et de nos institutions actuelles, a voué un culte touchant à Jeanne d’Arc. La glorieuse fille de Domrémy a, dans M. Inazo Nitobe, un panégyriste qui n’omet jamais de citer ses prouesses et de disserter sur les merveilleux effets de sa foi patriotique chaque fois qu’une occasion se présente.