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profiter de nos trouvailles dans tous les domaines.

En dehors de ce désir d’échanges plus intenses, il existe au Japon un courant de sympathie que nous aurions tort de négliger. On ne saurait oublier, dans l’historique des relations franco- nipponnes, l’œuvre des missionnaires qui revinrent vers 1868 pour s’y occuper, — en dehors de la prédication religieuse — des œuvres d’éducation de l’enfance et de la jeunesse. L’école L’Étoile du Matin, dirigée par les Marianites, a été le berceau intellectuel de nombreux Japonais de l’élite et elle a diffusé l’enseignement de notre langue. On doit aux missions étrangères la fondation des léproseries de Gotemba et de Kumamoto. Dans le Hokkaido, les religieux ont vulgarisé les procédés agricoles modernes et perfectionné les moyens d’élevage dans toute cette province. Signalons encore les établissements où la jeunesse aristocratique et la haute bourgeoisie féminine ont appris à connaître le français et la France. Il conviendrait de parler de tous les savants missionnaires qui ont, naguère, par leurs publications, et notamment par la revue Les Mélanges, travaillé à la compréhension mutuelle des élites.

Néanmoins, jamais on ne s’est tant intéressé que depuis la grande guerre à tout ce qui nous touche politiquement et intellectuellement. Notre doctrine libérale à l’égard des peuples de couleur, nos thèses à la Société des Nations, notre idéalisme démocratique nous ont conquis bien des partisans. Les éducateurs laïques ont cherché à montrer notre âme sous ses aspects les