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l’établissement du nouveau régime commercial et qui, dans tous les cas, témoignent de la valeur du Japon comme acheteur[1].

Il a besoin de matières premières. Il peut en trouver dans nos possessions. Avant 1914, l’Empire japonais ne comptait guère au point de vue métallurgique. Les mines de fer, dont l’exploitation était peu avancée, ne semblaient pas autoriser la création d’une industrie sidérurgique importante. Le Japon achetait à l’Europe et à l’Amérique la plus grande part de l’acier qu’il consommait. La guerre, l’isolement relatif qui en résulta, la hausse des prix l’amenèrent à considérer la possibilité de créer une industrie nationale de l’acier. Les mines de charbon, — et elles sont nombreuses — et de fer — elles sont moins abondantes — furent vigoureusement exploitées. Le gouvernement de Tokio soutint cette campagne de production. Il dégrèva les entreprises métallurgiques et leur accorda des subventions. Jusqu’en 1920, ce fut une période de croissance et d’activité remarquable. Alors, le marasme mondial arrêta cette

  1. Au moment où paraît ce livre, il semble que nous touchons au terme d’une longue négociation entre les deux pays. Avant de quitter la France, le vicomte Ishii, ambassadeur du Japon à Paris depuis sept ans, a signé un protocole accordant aux Japonais en Indochine, aux Français au Japon les avantages de la nation la plus favorisée en ce qui concerne la navigation et les conditions d’établissement (30 août 1927). Le protocole prévoit qu’à très bref délai un traité de commerce sera conclu pour accorder aux produits japonais en Indochine un régime plus souple leur permettant, non pas de concurrencer ceux de la Métropole, mais de prendre la place qui leur revient équitablement.