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quand il nous dit par la voix du Sénateur Katsoutaro Inabata[1] :

« Nous ne songeons pas à concurrencer les produits de l’industrie métropolitaine ou de l’industrie française indochinoise. Nous comprenons qu’ils soient protégés. Nous demandons à pouvoir vendre à l’Indochine ce que l’industrie française ne fabrique pas et ce qu’elle achète à l’Angleterre, aux États-Unis, à l’Allemagne, ou à d’autres pays ».

Le Japon — qui fit son devoir pendant la guerre — n’aurait-il pas droit, par exemple, à autant d’égards que tels anciens neutres et neutres hostiles ?

Il convient de regarder les chiffres et de les analyser clairement pour admettre aussitôt que notre intérêt nous commande de développer nos relations avec le Japon. Celui-ci nous achète beaucoup plus de marchandises que nous ne lui en vendons. En 1924, ses exportations en Indochine se sont élevées à 23 millions 766 000 francs, — soit moins de 2 % des importations totales que reçoivent notre colonie et notre protectorat, et moins de 4 % des importations de l’étranger !

Qu’est-ce que l’Indochine a reçu directement

  1. M. Inabata est l’un des plus éminents représentants de l’amitié franco-japonaise. Venu très jeune à Lyon pour y étudier les sciences, il n’a cessé depuis son retour au Japon d’y développer l’usage des produits français. Depuis plusieurs années, il occupe la présidence de la Chambre de Commerce d’Osaka. Récemment, il a été appelé à siéger à la Chambre des Pairs. On peut dire qu’il n’y a pas une œuvre française qui n’ait été patronnée ou soutenue par M. Inabata. Pas un seul visiteur français n’est passé au Japon sans goûter l’hospitalité de son exquise demeure.