Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

modifier à la situation actuelle. Ils n’ont aucun souci de notre politique générale dans le Pacifique et de la coopération que nous devons établir avec les autres puissances.

D’autre part, le Gouvernement de Tokio n’a pas toujours très bien saisi le fonctionnement de notre protectorat ou le sens de nos propres relations avec l’Indochine. Il n’est pas aussi aisé qu’il paraît, en matière commerciale, d’obtenir des pays de l’Union, qui visent à l’autonomie douanière, une assimilation exacte permettant d’appliquer les tarifs de la métropole. Le problème est fort complexe. Nous avons le désir de satisfaire à la fois les producteurs français, les consommateurs annamites, les négociants japonais.

Si l’on accorde le tarif minimum aux marchandises nipponnes entrant en Indochine, le marché se trouvera fermé aux produits français. Il ne saurait donc être question de tout laisser passer indistinctement. Si l’on adoptait cette politique, trop débonnaire, le Japon étant la grande nation la plus proche de nos possessions asiatiques, deviendrait la puissance la plus favorisée. Ses revendications ne vont du reste pas jusque là. Il souhaite avant tout une satisfaction d’amour-propre. Il est le seul de nos anciens alliés devant lequel nous ayons élevé une barrière douanière aussi formidable. Cette anomalie le choque. Elle doit être corrigée. Il nous paraît impossible que l’on aboutisse pas à un accord raisonnable d’autant plus que le Japon est logique