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Députés, la situation de nos possessions asiatiques.

« Est-il nécessaire d’insister, disait le Ministre des Colonies, sur les garanties que nous donne ce traité ? (L’Accord à Quatre du Pacifique) L’essentiel, c’est que nous y figurions. Au point de vue moral, c’est là une chose considérable. D’ailleurs, la sécurité de l’Indochine n’est-elle pas garantie par le traité de 1907 avec le Japon ? Qu’ajouterai-je que nous ne sachions déjà sur la loyauté des hommes d’État japonais ? Je me souviens encore de l’Amiral Kato, aujourd’hui Président du Conseil, sur la figure de qui semble s’incarner le Code de l’Honneur japonais.

« Et puis, ne croyez pas qu’on puisse attaquer l’Indochine si aisément ! C’est notre honneur d’avoir su créer là-bas un état d’esprit de défense française, et toute tentative d’invasion trouverait devant elle non seulement nos forces militaires mais tous les indigènes révoltés dans une guerre de guérillas comme celle que nous avons connue il y a trente ans ».

Aussi bien, les Japonais n’ignorent aucun de ces obstacles, et ils n’ont nulle envie de se lancer dans de pareilles aventures.

Ce qui complique surtout la situation, quand on aborde le chapitre des échanges avec l’Indochine, c’est que quelques groupements économiques français ont une tendance à croire que tout leur est dû, qu’ils représentent seuls la France, que leurs avantages particuliers constituent une raison d’État suffisante pour ne rien