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Il fit très bonne contenance, s’intéressa à tout ce qu’il vit, voulut connaître la vie moyenne des Anglais et des Français, et c’est pourquoi il se promena souvent comme un simple particulier à Paris ou à Londres, visitant les grands magasins, prenant le métro, assistant aux scènes de la rue et non pas seulement aux galas officiels.

À son retour, il rédigea une note sur ses impressions, dans laquelle il disait : « J’ai parcouru les champs de bataille et, devant ces dévastations, j’ai compris les bienfaits de la paix et de la concorde entre les nations. J’ai pu me rendre compte du haut développement des sciences, des arts, des industries dans les pays alliés. Nous avons beaucoup à apprendre de ces pays… »

Le prince Hiro-Hito s’est donc utilement préparé à son rôle de monarque d’un grand pays. Il a acquis une expérience personnelle, par des leçons directes, par des visions précises propres à lui indiquer la nécessité de constants progrès basés sur la coopération des nations éprises d’idéal. La responsabilité de diriger le Japon lui échoit alors qu’il est âgé de vingt-cinq ans. Il a une meilleure santé que son père et il pourra, espère-t-on, remplir hardiment sa tâche sans être continuellement terrassé par la maladie, comme le fut Yoshi-Hito. Le nouvel empereur a pratiqué les sports et, en premier lieu, le sumo, la lutte japonaise, le sport le plus national. Il s’est aussi entraîné à l’alpinisme et il a gravi le plus haut sommet du Fuji, — ce qui est sans doute une incomparable initiative, aucun monarque nippon n’ayant pareillement cherché à établir un record