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jours si modeste, si franche, si humaine, que le premier des « bushi » français attachait autant de prix aux vertus civiques qu’à la gloire des armes. Le Japon l’a bien remarqué, car s’il est le pays de l’honneur militaire, il est en même temps le royaume des élégances morales et de la politesse raffinée.

Pour l’établissement de sa puissance navale, nous lui avons aussi apporté une aide considérable. Sans doute, les novateurs japonais de 1868 se sont surtout mis à l’école de la Grande-Bretagne pour la réorganisation de leur marine à peu près inexistante lors de la Restauration. Le seuls bâtiments en état de tenir la mer consistaient en quelques navires, propriété des daïmios qui les avaient achetés récemment et qui les mirent à la disposition de l’Empereur. Une mission anglaise fut appelée auprès du gouvernement impérial en 1869. Le commandant Tracy, le lieutenant Wilson avec un groupe d’officiers et, en 1873, le commandant A. L. Douglas et le commandant Jones furent des conseillers extrêmement utiles pour la formation de la flotte moderne.

Il ne faut pourtant pas oublier que c’est un Français, M. Léonce Verny, qui, en 1866, fonda à Yokosuka, près de Yokohama, le premier arsenal japonais. Neuf ans plus tard était lancé le premier navire construit dans le pays, le Seiki, jaugeant 897 tonnes. M. Léonce Verny, avec une foi d’apôtre, répandit autour de lui les principes de notre école de génie maritime. Les techniciens japonais des débuts de l’Ère de Meiji fu-