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leçons de Berlin. Un peu avant la guerre de 1914, une réaction s’était dessinée contre la mode nouvelle. Les partisans de la France avaient repris du terrain. Néanmoins notre prestige restait fort discuté.

La victoire nous a permis de le rétablir et de le consolider sérieusement. Les missions militaires japonaises, qui ont suivi les opérations, ont été en mesure d’apprécier la valeur de nos conceptions stratégiques, l’admirable résistance de nos troupes, la puissance de notre génie inventif. Tous les efforts de la propagande germanique, tendant à démontrer que l’Allemagne n’avait pas été battue, se sont heurtés aux rapports des témoins oculaires les plus autorisés. L’État-Major japonais a été parfaitement renseigné sur les péripéties de la campagne et sur la défaite finale des généraux du kaiser. À peine les hostilités closes, une mission aéronautique française fut appelée au Japon pour y organiser l’aviation.

Dans tout l’Empire japonais, les noms de Joffre, Foch et Pétain sont devenus extraordinairement populaires. La visite à Tokio du vainqueur de la première Marne, au début de 1922, a donné lieu à des fêtes aussi chaleureuses que pittoresques. Joffre a suscité une ardente et sympathique curiosité non seulement dans les milieux militaires et dans les vieilles familles de Samurai, mais dans le peuple même. Au vrai, le Maréchal ne symbolisait pas que les vertus guerrières de la nation occidentale amie : il prouvait aux Japonais, par son attitude tou-