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point, il importait de nouer des relations intellectuelles et, aussi, des relations économiques plus vigoureuses que jamais pour le plus grand avantage des deux peuples.

Il est bien vrai que, dans le passé, la France a été l’une des meilleures éducatrices de l’Empire japonais. N’oublions pas qu’au lendemain de la de guerre d’Italie, — avant l’ouverture de l’Ère Meiji, à la fin de 1866 — une mission militaire, sous la conduite du capitaine Chanoine, vint commencer les réformes militaires. Après la révolution de 1868, cette œuvre, à peine ébauchée, fut reprise sur un plan beaucoup plus vaste — et au profit du pouvoir impérial, non plus de l’autorité shogunale — par une deuxième mission commandée par le colonel Marguerie, puis par le colonel Munier. Nos instructeurs — on en comptait une vingtaine[1] — renouvelèrent entièrement, de 1872 à 1880, le matériel, les méthodes et l’équipement de l’armée nipponne. C’est alors que fut fondée à Tokio le Rikugun Shikwan Gakko, l’école spéciale correspondant à notre Saint-Cyr, où furent élevés la plupart des principaux chefs japonais. Vers 1884, sous l’influence du général Kawakami, qui s’était entiché des règlements prussiens, une évolution vers l’Allemagne se dessina. Les officiers du Pays où le Soleil se lève estimèrent qu’il fallait surtout écouter les

  1. Parmi ces instructeurs, il convient de citer les capitaines Lebon et Orcel, de l’artillerie ; Vieillard, du génie ; Echeman et Percin, de l’infanterie. On ne saurait trop insister sur le rôle que joua le capitaine de Villaret, qui enseigna au Toyama-Gakko de 1884 à 1889.