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l’écroulement des Ottomans et de leur domination. Elle se présentera en deux parts également pleines d’attraits : l’une, toute neuve — inspira aux Allemands l’énorme entreprise de Bagdad — et l’autre, la Chine, non moins fascinatrice sous ses vieux fards. »

C’est pourquoi M. Benzaburo Banno demandait la formation d’un groupement de puissances ayant à sa tête notre pays et le sien. Il analysait les affinités qui relient la France au Japon et des raisons de leur rapprochement moral. « Au point de vue du sentiment, nous expliquait l’auteur nippon, il y a lieu d’observer qu’à défaut de similitude de mentalités évidemment différentes, — à cause d’un éloignement extrême et de coutumes inhérentes à des latitudes diverses — les Japonais et les Français ont, dans leur caractère, des qualités semblables, apanage des peuples nobles : même générosité instinctive, même loyauté, même cœur, même vaillance, même folle bravoure.

« La sympathie de nation à nation, basée sur une ressemblance du fond, date de loin. C’est en France que le Japon a pris beaucoup de sa formation première ; c’est en France qu’il envoyait s’instruire ses étudiants et se perfectionner ses professeurs, jusqu’au moment où l’on se mit à croire presque universellement que, dans l’espèce réaliste tout au moins, la méthode allemande prenait une forte supériorité sur le laisser-aller français… »

Et M. Benzaburo Banno de conclure que l’expérience de la guerre ayant remis les choses au