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Mais les Japonais oublieront-ils les lois qui leur barrent la route vers l’Amérique et se résigneront-ils définitivement à leur sort, ou bien attendront-ils l’occasion de rouvrir la question de l’immigration ? M. Yoshitomi, qui a écrit une thèse remarquable sur Les Conflits Nippo-Américains et les Problèmes du Pacifique, nous avertit, pour sa part, que ça n’est pas fini. Voici son jugement :

« Le Japon se demande s’il faut dresser l’Asie contre l’Occident comme le fait comprendre l’attitude des États-Unis ou bien s’il faut continuer sa tâche de conciliation malgré toutes les difficultés imposées par l’Amérique. Il hésite entre ces deux voies. À notre avis, si le Japon abandonne son idéal du passé, il manquera à sa mission envers l’histoire de la civilisation du monde dont le courant fondamental est la marche continuelle de l’exclusivisme à la coopération, de la xénophobie à la philanthropie.

« La difficulté rend parfait » dit un proverbe japonais. L’obstacle opposé par les États-Unis à l’évolution de l’humanité doit être considéré par nous comme une étape à franchir avant de trouver la terre de Chanaan. Le Japon doit rester fidèle à son idéal et s’efforcer, coûte que coûte, de le réaliser. La paix du monde, plus précisément l’avenir du Pacifique, dépend des États-Unis. Que la Paix règne sur le Pacifique comme son nom l’indique et que tous les peuples du monde, quelle que soit leur race ou nationalité, puissent vivre en paix dans une atmosphère amicale ayant à sa base le respect