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caine, lançait une proclamation aux habitants de la capitale. On lisait dans ce document :

« Lorsqu’il s’agit des affaires extérieures du pays, qui sont de nature très délicate et compliquée, et qui demandent, par suite, beaucoup de prudence, toute initiative privée, basée sur le sentiment de chaque individu, peut être incompatible avec les intérêts généraux du pays.

« Il est donc indispensable que la population prenne en considération l’intérêt supérieur du pays et adopte une attitude d’indulgence digne d’une grande nation.

« Par conséquent, si un acte malheureux, contraire à l’ordre public, venait à se produire, la police n’hésiterait pas à sévir rigoureusement. La plus grande prudence est donc recommandée à tous les citoyens afin d’éviter toutes complications inutiles ».

Le cabinet Kato consentait un gros sacrifice d’amour-propre pour sauvegarder la paix.

Un peu plus tard, M. Hanihara était remplacé à Washington par M. Tsuneo Matsudaira, auquel les Américains accordaient un accueil des plus sympathiques pour panser les blessures encore cuisantes du pays qu’il représentait. Les relations ont repris d’une manière normale, en apparence. Le Japon a répondu favorablement à l’invitation du président Coolidge pour une nouvelle réduction des armements navals et s’est rendu à Genève, en juin 1927, à la fameuse Conférence à Trois. On s’imaginait, en Amérique, qu’il se ferait tirer l’oreille beaucoup plus que cela avant d’accepter.