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On n’en finirait pas de citer des extraits de presse de ce genre.

L’ambassadeur du Japon aux États-Unis, M. Hanihara, avait adressé, au nom de son gouvernement, une longue et éloquente note dans laquelle, après avoir discuté juridiquement la contradiction qui existait entre le Gentlemen’s Agreement et la législation nouvelle, il déclarait que cela pouvait amener « des conséquences graves ». Rien n’y fit. La poussée de l’opinion américaine était trop forte. M. Charles E. Hughes répondit par contre-memorandum, où il s’efforçait de justifier la position prise par les États-Unis et d’adoucir les angles, mais où il annonçait que la nouvelle loi entrerait en vigueur le 1er juillet suivant.

Les Japonais, dès lors, n’avaient la faculté d’amener aux États-Unis que 146 individus par an, chiffre dérisoire. Le rideau de fer était tombé ! Quels avaient été, auparavant, les progrès réalisés par eux dans les diverses provinces de la Confédération ?

Une étude de M. L.-F. Rouquette pour le Musée social (novembre 1924) en a dressé le bilan. L’immigration commença en 1869, avec 63 personnes. C’est l’élément intellectuel qui domina pendant les six premières années du mouvement. Sur 1 354 Japonais, il y avait 1 096 étudiants. À partir de 1896, des éléments plus populaires arrivèrent sur le sol américain. San Francisco était le principal centre d’attraction. Seattle et Portland venaient ensuite. En 1890, on comptait 2 039 Japonais, répartis ainsi sur le