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« Les responsables de la situation actuelle, disait-il, ce sont les divers cabinets qui se sont succédés au pouvoir. Ils ont laissé aller les choses au pire, sans prendre aucune détermination. Mais le passé est passé. Nous voici en présence d’un fait qui affecte gravement l’honneur et le prestige de l’État.

« Il viole à la fois et la justice et l’humanité, et nous devons nous lever, nous, pour défendre la cause de l’une et de l’autre. Nous n’aimons pas la guerre, mais le sens de l’honneur nous forcera à relever le gant. Les trouble-paix, ce sont les hommes du Congrès américain. Nous, nous sommes les amis de la paix. Cependant, pour grave que soit la cause et profond notre désir de la paix, nous ne sommes nullement obligés d’y sacrifier notre honneur, notre prestige, surtout lorsque sont foulés aux pieds les notions de justice et de bon sens.

« Nous pensons que c’est un vrai malheur que les discussions entre deux nations aboutissent à la guerre, et nous aimons à croire que le différend actuel n’ira pas jusque-là… »

Et le Kokumin, par la plume de son célèbre directeur, Tokutomi Soho, ajoutait :

« Nul plus que le peuple japonais n’aime la paix, et cela pour un double motif : par tempérament, et parce que nous savons que l’avenir d’une nation est en raison de son amour pour la paix. Mais la paix ne dépend pas du bon vouloir d’une seule nation. Que les Japonais se souviennent de leur proverbe : La négligence est le pire des ennemis ».