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leureusement congratulé pour cet esprit de conciliation, il n’en fut guère récompensé. Une fois de plus, les États de l’Ouest se dressèrent contre ses nationaux, et la Cour Suprême des États-Unis favorisa cette thèse. Enfin, la loi générale sur l’immigration éleva une barrière infranchissable pour les jaunes. Aux termes de cette loi de 1924, ne pouvaient dorénavant être admis que les émigrants de certaines nationalités, encore jusqu’à 2 % des représentants de ces nationalités, nés en dehors de l’Amérique, et qui s’y étaient fixés en 1890. Les Japonais étaient classés parmi ceux qui, en aucun cas, ne devaient être reçus, parce que ne pouvant accéder aux droits du citoyen.

Une tentative fut faite, le 14 avril 1924, au Sénat américain, pour adoucir ce texte et pour ajuster le bill de l’immigration avec les obligations contenues dans le Gentlemen’s Agreement de 1907. Par 76 voix contre 2, l’amendement fut repoussé.

L’exaspération fut portée à son comble dans tout l’Empire japonais quand cette décision fut connue. On y vit une atteinte à l’honneur national et un affront de race plus encore qu’une perte infligée à l’intérêt matériel.

« Après nous avoir amenés à réduire nos armements navals sans nous imiter, écrivait le Hochi, après nous avoir montré dans le malheur une sympathie qui s’est traduite par un prêt d’argent à un taux scandaleux et usuraire, les États-Unis nous assènent le coup de grâce ! »

Des meetings d’étudiants des trois universités