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avec l’Asie, et de faire respecter la loi et l’humanité sur cet Océan d’où le cancer allemand a été extirpé dès la première année de la guerre. Et quand la victoire sera nôtre, nous bâtirons ensemble le nouveau monde qui s’élèvera noble, puissant et bon sur les ruines de l’ancien ! »

La désillusion du Japon fut profonde quand, à la Conférence de Paris, on écarta les proposi- tions qui le touchaient directement et quand on évita cette question des races dont il s’était fait, en somme, le champion. Tandis qu’on était en pleine négociation, les Californiens reprirent leur offensive et, derechef, la campagne anti-japonaise se ralluma aux États-Unis. La guerre n’avait rien changé. Les groupements opposés à tout libéralisme envers les Asiatiques se montraient plus décidés que jamais à poursuivre leur politique d’exclusion. Les États de l’Ouest votaient coup sur coup des mesures d’ostracisme touchant les écoles publiques, la propriété foncière, le mariage entre blancs et jaunes.

Pourtant, quand se réunit la Conférence de Washington, à la fin de 1921, le Japon, dont la politique intérieure avait subi des impulsions très démocratiques, accepta beaucoup plus aisément qu’on ne l’aurait cru le troisième rang de puissance navale. Il adopta cette attitude non seulement pour éviter éviter les folles dépenses qu’aurait entraînées la course aux armements, mais encore avec le dessein de régler ses relations générales avec l’Amérique d’une manière satisfaisante.

Or, s’il reçut des compliments et s’il fut cha-