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leur envoya, — comme la France et la Grande-Bretagne, — une mission, présidée par le vicomte Ishii, qui, d’août à novembre 1917, parcourut les principales villes de la Confédération et reçut partout un courtois accueil. Des entretiens eurent lieu entre les experts des deux peuples, à Washington, au sujet de la coopération navale. Les diplomates paraphèrent des documents supplémentaires visant l’intégrité de la Chine et la liberté commerciale. Si l’Amérique reconnaissait la position spéciale du Japon, elle obtenait cette clause formelle que l’Empire mikadonal agirait avec elle pour contrecarrer les projets de quiconque voudrait porter atteinte à la souveraineté de la grande République asiatique. Ce furent les accords Ishii-Lansing du 2 novembre 1917.

Les hommes d’État américains estimaient que le meilleur moyen de limiter l’impérialisme nippon en Chine — qui s’était manifesté si intensément par les 21 demandes — c’était de lier les gens de Tokio par un pacte de cette nature. Ceux-ci seraient désormais les premiers arrêtés par de tels engagements.

Le Japon attendait la fin des hostilités dans l’espérance que l’égalité des races serait un jour proclamée, que les principes wilsoniens recevraient une application qui les dédommagerait des sacrifices consentis.

« Le premier devoir du Japon et des États-Unis — s’écriait, à cette époque, le vicomte Ishii — est de monter la garde du Pacifique, d’assurer la libre et continue communication