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l’Orégon. En haut lieu, on s’inquiétait, en outre, de la politique asiatique du Japon. Nous avons déjà relaté que M. Knox, ministre des Affaires étrangères, avait, en 1909, tenté de faire internationaliser les chemins de fer mandchouriens parce qu’il redoutait que la puissance combinée de l’Empire japonais et de la Russie ne devint une menace pour les intérêts américains en Chine.

Jusqu’à la guerre de 1914, un réel malaise pesa sur les relations des deux pays. L’accord précédemment conclu à Washington entre le baron Takahira et M. Elihu Root (28 novembre 1908), qui définissait leurs aspirations et leurs desseins dans les régions du Pacifique et de l’Asie orientale, pas plus que le traité de commerce et de navigation de 1911 n’avaient réussi à dissiper une gêne de plus en plus visible. Les projets de loi des États américains de la Côte de l’Ouest visant les Japonais constituaient, aux yeux de ceux-ci, des injures aussi cruelles qu’injustifiées. La presse Hearst, aux États-Unis, faisait de la démagogie et insistait sur la nécessité de mesures draconiennes envers tous les Asiatiques. Les amateurs d’anticipations décrivaient le choc des deux Empires et, avant que l’orage ait éclaté, ils en supputaient les effets.

Cependant, au cours de la grande mêlée de 1914 à 1918, il n’y eut pas de graves épisodes à enregistrer. L’attention du monde s’écartait du Pacifique. C’est le vieux continent qui absorbait toutes les pensées. Lorsque les États-Unis entrèrent dans la guerre contre l’Allemagne, le Japon