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sion du traité de Portsmouth — qu’eurent lieu les incidents de San-Francisco et que, sous l’influence des partis ouvriers, les élèves japonais furent exclus des écoles publiques.

L’état d’esprit des Américains — surtout des Américains du Far-West — devenait de plus en plus irritable. Le « péril japonais » commençait à être à la mode. C’est parce que le Japon ne se sentait pas absolument sûr de la Russie, et qu’il avait pris conscience de ce changement d’attitude des États-Unis qu’il avait cherché un appui du côté de la Grande-Bretagne et qu’il avait signé avec elle le traité du 30 janvier 1902. Ce traité reconnaissait le principe de l’intégrité de la Chine ainsi que le principe de la porte ouverte. Mais les États-Unis n’en prêtaient pas moins au signataire nippon de ténébreux projets.

Sans doute, une puissante escadre américaine fut reçue à Yokohama à l’automne de 1908 et fut fêtée magnifiquement. Sans doute, aussi, fut signé, sous la présidence de M. Taft, ce Gentlemen’s Agreement (novembre 1908), qui avait pour but de calmer les polémiques relatives à l’immigration. Grâce à cet accord, le Japon devait lui-même limiter le nombre de ses nationaux aux États-Unis et surveiller la délivrance des passeports de manière à ne pas laisser passer d’indésirables. Les tiraillements ne cessèrent pourtant pas. Ni ces restrictions, ni la défense faite par le gouvernement de Tokio à ses sujets de s’installer aux îles Hawaï ne contentèrent pleinement les Américains, — surtout les hommes politiques californiens et ceux de