Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ils représentèrent que si l’Empereur mourait en l’absence de son fils, le trône resterait vide pendant un certain temps et que, cette absence devenant alors impie, toutes les malédictions du Ciel retomberaient sur le Japon. Ils tentèrent d’exalter le fanatisme des personnages les plus dévotieux de l’Empire. Ils provoquèrent quelques incidents croyant intimider le prince Hiro-Hito. Ils organisèrent un attentat contre le fils du marquis Saionji, désigné pour être l’un des compagnons de route de l’impérial voyageur.

On ne peut nier que leur campagne eut quelque influence. Elle réussit à créer des alarmes chez nombre de gens à l’âme simple. Elle manqua pourtant le but essentiel. Pas plus qu’il n’avait cédé quand on avait voulu l’empêcher de fixer son choix sur une jeune fille de son goût, le prince Hiro-Hito ne renonça à son départ pour l’Europe. Le 3 mars 1921, le « Katori » levait l’ancre ayant à bord le Fils du Ciel, l’espoir de l’Empire, qui proclamait que son mariage aurait lieu dès son retour…

Double défaite pour les hommes du clan Choshou et pour tous ceux qui avaient cru briser la volonté du « Maître suprême » de demain, installer à leur profit des influences indéracinables à la Cour, réglementer à leur gré le protocole impérial !

Commentant la victoire du prince Hiro-Hito, M. Adachi Kinnosuke pouvait écrire dans la revue américaine l’Outlook : « Le roman du Prince Hiro-Hito a révolutionné notre idée des relations essentielles de l’homme et de la femme