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(1894), les relations des deux pays furent des plus amicales. L’Amérique du Nord admirait la patience et l’habileté avec lesquelles l’Empire du Soleil Levant se modernisait. Elle suivait ses progrès de l’œil d’un professeur satisfait de son élève. De son côté, le Japon était heureux des exemples qui lui étaient prodigués par la grande république d’en face. Il se félicitait de ses rapports fructueux avec elle, tant au point de vue matériel qu’au point de vue intellectuel.

Mais, après que le Japon eut vaincu la Chine, la situation se modifia sensiblement. La guerre des États-Unis avec l’Espagne orienta la politique de Washington vers le Pacifique. Porto-Rico et les Philippines furent occupés en 1897 ainsi que l’île de Guam. Les îles Hawaï furent complètement annexées. La poussée américaine vers l’Ouest invitait les dirigeants du pays à s’intéresser de plus en plus aux choses d’Extrême-Orient, à développer leurs relations en Asie, à prendre rang parmi les puissances mondiales et à ne plus se contenter de l’exploitation de leurs richesses intérieures.

Lorsque la Russie eut été, à son tour, battue par les armées japonaises, les États-Unis ne regardèrent plus du tout avec la même sérénité les progrès des « Japs » en Mandchourie, leur réorganisation de la Corée, leur influence croissante dans les affaires chinoises. C’est de 1898 que datent les premières manifestations anti-japonaises en Californie, c’est-à-dire aussitôt après l’installation des Américains dans le grand Océan, et c’est en 1906, — peu après la conclu-