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trée dont les productions sont de grande valeur. Les sujets de votre majesté sont habiles dans les arts. Je désire que nos deux pays se mettent en rapport ; ce sera avantageux pour le Japon de même que pour les États-Unis.

« Nous savons que les anciennes lois de l’Empire ne permettent aucun trafic avec les étrangers, à l’exception des Chinois et des Hollandais ; mais, comme le monde change et que de nouveaux gouvernements se forment, il semble qu’il est sage, de temps en temps, de renouveler aussi ses lois… »

Le président Millard Fillmore demandait, avec beaucoup de précautions de style, que l’Empereur voulut bien ouvrir son pays aux échanges, permettre le ravitaillement des navires américains, protéger les pêcheurs ou les marins qui viendraient dans les parages du Japon. Il attirait, en terminant, les bénédictions du Tout-Puissant sur la tête du monarque asiatique.

Quand on relit ce document et lorsqu’on le compare à certaines notes diplomatiques assez récentes adressées par le gouvernement de Washington au Cabinet de Tokio, comment ne pas noter l’ironie du sort ? C’est le pays qui a forcé les Japonais à entrebailler leurs portes et, ensuite, à commercer avec tout l’univers qui, maintenant, ferme les siennes avec le plus de sévérité aux travailleurs jaunes, et qui suspecte le plus violemment les ambitions « impérialistes » du Japon dans le Pacifique.

Du traité de Kanagawa (31 mars 1854) jusqu’au moment où eut lieu la guerre sino-japonaise