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sage en s’abstenant de participer aux délibérations instaurées par le président Coolidge.

D’aucuns se sont demandé si, après les désillusions causées par la Conférence à Trois, l’Angleterre ne se rapprocherait pas du Japon et n’en reviendrait pas à sa conception diplomatique de 1911. Qu’à Londres on ait le désir d’un rapprochement avec Tokio, c’est possible. Qu’on ait mesuré certaines erreurs et qu’on ait l’intention d’améliorer des relations qui ne sont plus aussi cordiales qu’elles l’étaient dans un récent passé : voilà qui est vraisemblable. Mais les Dominions sont toujours là et leur politique fondamentale n’a pas varié. Les accords du Pacifique persistent également et ne sauraient être remplacés par une combinaison qui, derechef, éveillerait l’hostilité des États-Unis. Enfin, il y a les intentions du Japon. Or, celui-ci ne paraît pas disposé à prendre des engagements de ce genre. Il se méfie de la Russie soviétique, mais il n’est pas d’avis de la heurter en entrant dans un groupement d’allure antibolchéviste et en se mettant à la remorque d’une croisade menée par la Grande-Bretagne. S’il a maille à partir avec Moscou, il règlera la chose lui-même, selon ses méthodes. Il conserve trop frais à la mémoire l’abandon de l’alliance et ce souvenir est cuisant. Écoutez ce que dit à ce sujet le Nichi Nichi de Tokio (du 10 mai 1927) :

« Nous autres, Japonais, nous étions, hier encore, en diplomatie, de pauvres novices ; nous prenions à cœur le moindre incident international qui nous touchait tant soit peu ; nous