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du président Coolidge n’acceptèrent aucune transaction.

Les Japonais essayèrent avec autant de circonspection que d’adresse, de calmer les passions des uns et des autres et de les amener à des concessions : ce fut peine perdue. Il apparut que les États-Unis ne souffriraient point que leur fut enlevée la chance de devenir les plus puissants et les plus redoutés in the world, si le cœur leur en disait ! Leur impérialisme choqua brutalement celui de la vieille Angleterre. Certes, on se complimenta par la suite et l’on affirma que rien n’était cassé, que la querelle n’aurait aucune conséquence grave… Tout de même, elle mit à vif les susceptibilités anglaises et porta les hommes d’État de la Grande-Bretagne à méditer sur la fragilité du rêve de la grande coalition anglo-saxonne qu’ils avaient bâti en 1921. La Conférence de Genève, en dépit des bons offices des Japonais devenus, par instant, les arbitres de la situation, et qui sortirent de là avec une réputation accrue de fins joueurs, se termina par un échec.

La vérité est qu’il est illusoire de parler de limitation d’armements sur mer sans envisager, en même temps, les réductions terrestres. Il est non moins vain de ne pas tenir compte des questions de sécurité, vitales pour chacune des puissances intéressées. Le désarmement est un tout. C’est la doctrine française, c’est la doctrine qu’a si éloquemment soutenue M. Paul-Boncour, c’est la doctrine de la logique. L’événement a prouvé combien notre gouvernement avait été