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plus désarmé qu’auparavant. Ce qui apparut avec un relief saisissant, au cours de ces pourparlers, ce fut la rivalité des Anglais et de leurs cousins transatlantiques.

Les États-Unis, hantés par l’idée de ne pas voir l’Angleterre posséder un tonnage global supérieur au leur, commencèrent par proposer d’appliquer aux croiseurs, torpilleurs et sous-marins, les principes de pourcentages de 1922. Peut-être les experts britanniques se seraient-ils finalement rangés à cette thèse si le tonnage des « capital ships », tout en demeurant dans les proportions fixées à Washington, avait subi une réduction analogue à celle qu’on voulait imposer à leur flotte pour les croiseurs.

Mais les Américains s’opposèrent à toute modification du chiffre des vaisseaux de première ligne et, pour des raisons de prestige, s’obstinèrent à nier la valeur des arguments anglais. Les gens de Londres eurent beau expliquer qu’ils avaient d’immenses voies de communication à défendre ; des dominions, des colonies éloignées à protéger, alors que l’Amérique du Nord n’a pas de tels problèmes à résoudre ; ils eurent beau invoquer leur position spéciale et des motifs de sécurité en reprenant la doctrine française, qu’ils avaient précédemment combattue avec tant d’ardeur ; ils eurent beau démontrer que si l’on appliquait les propositions américaines, en prenant pour base le tonnage britannique, on aboutirait à ce paradoxe qu’au lieu de désarmer, les États-Unis seraient dans l’obligation d’augmenter leur tonnage : rien n’y fit. Les délégués