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de ce dernier et son exclusivisme politique. Ils prirent la défense du prince Kouni et de sa fille. Dans le peuple, on connut fatalement les péripéties de cette bataille entre les tenants du clan Satsouma et ceux du clan Choshou. Ce fut le clan se comportant en défenseur de la parole donnée, de la jeunesse, des droits de l’amour qui obtint, naturellement, les suffrages de la foule.

On vit les membres d’une société patriotique se rendre au nombre de quinze mille au temple de l’Empereur Meiji afin d’invoquer son aide divine en faveur du prince Hiro-Hito. Cette société, qui avait pris le nom de « Société Nationale pour des prières et des offrandes », se livra à d’impressionnantes manifestations qui avaient un sens politique fort précis. Elle s’élevait contre la domination des « genrô », représentés par le prince Yamagata ; elle réclamait la modification d’usages anachroniques ; elle soulignait le besoin d’une réforme de la Cour. Il était à la fois très habile et très symbolique de sa part de s’adresser, dans ce dessein, à l’âme du fondateur d’un ordre nouveau au Japon, à cet Empereur Meiji qui ouvrit toutes grandes les portes de l’Empire aux étrangers et aux idées nouvelles.

Devant le blâme populaire et devant l’offensive des amis du prince Kouni, offensive soutenue par Hiro-Hito lui-même, le prince Yamagata fut obligé de battre en retraite et de s’incliner devant l’inévitable.

Les vieux Japonais renouvelèrent leurs attaques quand il fut question, tout au début de 1921, du voyage d’études du prince héritier en Europe.