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De même, les projets agités pour la création d’une marine hindoue en 1924 n’étaient pas faits pour les calmer. C’était le complément de la politique inaugurée à Singapour. C’était l’extension anglaise du réseau naval asiatique. Dirigé contre qui ? La Grande-Bretagne ne songeait-elle pas à une combinaison russo-japonaise possible, à une coalition panasiatique, et n’envisageait-elle pas toutes ces mesures pour protéger ses intérêts en Chine et aux Indes qui forment, à ses yeux, un tout indissoluble ?

Telles étaient les hypothèses formulées par la presse japonaise qui ajoutait :

« Alors, les hommes d’État de Londres n’ont pas confiance dans les accords du Pacifique ? Ils imitent donc les Amérirains en prenant des précautions spéciales et des assurances coûteuses, même contre le Japon et, en calculant les risques d’un bouleversement de l’Extrême-Orient ? ».

L’abandon du Protocole par la S. D. N., en 1924, et d’un système perfectionnant la sécurité générale, l’échec au moins partiel des propositions du vicomte Ishii tendant à étendre à l’Extrême-Orient des garanties d’arbitrage furent également un coup sensible pour les hommes politiques japonais.

Pourtant, bien qu’ils eussent conscience de leur isolement et qu’ils en éprouvassent de la gêne, les dirigeants de Tokio restèrent fidèles aux accords de Washington et appliquèrent strictement leur politique d’économies. Le budget de 1925 réduisit de 31 570 702 yens les crédits de la marine. Mais, les autorités navales refusèrent