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poser de plus en plus à l’esprit britannique pour cette raison que le Pacifique est en train de devenir un champ de compétition commerciale pour les puissances. Quels que soient les motifs de ce projet, quelle que puisse être l’explication officielle qui en est donnée, il ne peut pas y avoir de doute qu’il constitue une menace envers les autres.

« Pour le Japon, le fait de créer une base navale à Singapour est un défi presque aussi net que si la Grande-Bretagne en établissait une à Hong Kong. Une telle entreprise est contraire à l’esprit du traité naval et du traité des quatre puissances conclu à la Conférence de Washington. D’ailleurs, qu’il y ait ou non une menace pour le Japon, nous craignons que l’exemple de la Grande-Bretagne ne soit suivi par d’autres pays. Si l’on commence la course pour l’établissement des bases navales, cela annihilera les décisions de la Conférence de Washington.

« Cette considération nous remplit d’une anxiété et d’un malaise intenses. Aussi bien, nous ne pouvons nous empêcher de soumettre cette question à la sérieuse considération des hommes d’État intelligents et des peuples de l’Amérique et de l’Angleterre. »

C’était aussi le moment où une campagne alarmiste était menée en Australie et où M. Georges Marks lançait sa brochure « Watch the Pacific, Defenceless Australia » (Surveillez le Pacifique, l’Australie sans défense !) Bien qu’ils se fussent habitués à ces attaques, le Japonais n’en étaient pas moins énervés.