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construise une base à Singapour, ce serait une impossibilité absolue, pour la majorité des cuirassés de l’Empire, d’opérer à l’est du canal de Suez… Cette question intéresse directement l’Australie, l’Inde, la Nouvelle-Zélande et un certain nombre de colonies de la Couronne qui doivent rappeler au gouvernement britannique actuel que tout citoyen de l’Empire et tout pays appartenant à l’Empire a le droit d’être protégé contre toute possibilité d’une attaque par un ennemi étranger. »

Quels arguments trouvaient là tous les impérialistes anglais !

Au Japon, on estimait qu’il n’y avait pas lieu de protester officiellement, Singapour étant situé dans une zone hors du cadre des arrangements relatifs au Pacifique. Aucun texte n’interdisait à la Grande-Bretagne d’étendre, en cet endroit, ses fortifications. Toutefois, un tel plan était-il compatible, moralement, avec l’esprit du traité naval et du traité signé par les quatre puissances visant à garantir la paix en Extrême-Orient ? À ce sujet, les organes de toutes les nuances ne se gênaient pas pour exprimer librement leur avis. Ce jugement du Chugai Shogiyo nous paraît bien résumer l’opinion moyenne nipponne au milieu des polémiques de l’époque :

« Maintenant que l’alliance anglo-japonaise a cessé d’être en vigueur, la Grande-Bretagne peut estimer que le souci de sa sécurité nationale commande l’établissement d’une base navale à Singapour ; cette nécessité peut s’im-