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suites de la rupture de l’alliance avec la Grande-Bretagne et la tournure du mouvement anglo-saxon. L’affaire de Singapour fut, à cet égard, typique. L’idée de créer là une base navale appartient à l’amiral Jellicoe, qui la préconisa en 1923. À la Conférence impériale qui se tint en l’automne de la même année, le projet fut adopté et fut incorporé, ensuite, dans le programme du ministère Baldwin. Singapour devait devenir un nouveau Gibraltar. Les travaux à exécuter représentaient une somme de 260 millions de francs. Hong Kong et la Nouvelle-Zélande se déclaraient prêts à subventionner l’entreprise. Le cabinet Mac Donald refusa, un peu plus tard, d’y souscrire. Tous les partisans de la sécurité britannique et de la plus grande flotte protestèrent vivement. Par la suite, ils devaient revenir, au moins en partie, au programme qui leur tenait à cœur.

Voici comment l’amiral Jellicoe, en sa qualité de gouverneur général de la Nouvelle-Zélande, le justifiait. Dans un télégramme daté du 11 mars 1924, il écrivait :

« L’existence même de l’Empire dépend de la marine impériale et si la marine doit, au cours d’une guerre, pouvoir opérer avec succès, elle a besoin des bases convenables pour procéder à ses réparations et lui servir de point de départ. À l’heure actuelle, Malte est la base la plus proche et elle est à 6 000 milles de distance. Elle n’a, par conséquent, aucune valeur pour les vaisseaux de haute mer, soit dans le Pacifique, soit dans l’Océan indien… À moins qu’on ne