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efficacement parce que leur influence était obligée de céder devant l’esprit démocratique. Le gouvernement japonais se contenta de donner des gratifications assez importantes aux plus méritants des vieux serviteurs, et tout se passa sans trop de grincements de dents.

Beaucoup des officiers remerciés sentaient, d’ailleurs, qu’il n’y avait plus rien à faire dans une carrière trop encombrée et où les jeunes étaient animés de tout autres sentiments que les anciens. C’est, qu’en effet, là comme ailleurs, les souffles nouveaux avaient pénétré dans les milieux navals où l’on ne prônait ni les mêmes méthodes, ni les mêmes disciplines que naguère. Nous ne croyons pas, comme de pessimistes observateurs l’ont soutenu, que l’esprit de sacrifice et le sens de l’honneur aient été atteints par ces transformations dans la marine japonaise. Toutefois, comment les jeunes officiers n’auraient-ils pas été, eux aussi, touchés par le désir de moderniser la flotte et d’en assurer la puissance avec des moyens sans doute plus limités, mais aussi plus en rapport avec l’actualité scientifique et d’une souplesse plus grande ?

Toutes ces considérations aident à comprendre pourquoi, dans les pourparlers de Washington, l’amiral Kato et les experts japonais ne se cantonnèrent point dans l’intransigeance et pourquoi, malgré les violentes récriminations du début dans certains milieux, l’opinion publique prit son parti de la nouvelle politique navale.

Ce qui la tracassa, et même ce qui créa un véritable malaise à certaines heures, ce furent les