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la Conférence de Washington dut échouer et qu’il fallut envisager l’éventualité malheureuse d’un conflit entre l’Amérique et le Japon, les sympathies actives d’éléments importants de l’Empire britannique auraient pu être acquises à une puissance, hostile à une alliée de la Grande-Bretagne. Il y a lieu de croire que ces considérations furent portées officieusement, dès septembre 1921, à la connaissance d’hommes d’État japonais en vue ; elles étaient certainement présentes à l’esprit des principaux délégués britanniques avant l’ouverture de la Conférence.

« Avec la sagesse qui caractérise si souvent de leur part la conduite des affaires étrangères, les hommes d’État japonais décidèrent que leur attachement à l’alliance britannique ne devait faire obstacle à un accord de portée plus générale, et ils travaillèrent loyalement dans ce dessein à Tokio et à Washington. Ils comprirent lui, que la Conférence de Washington avait pour objet d’assurer la paix en favorisant l’entente dans le Pacifique et ailleurs sur la base de la limitation des armements navals. Comme ils désiraient la paix, ils contribuèrent avec empressement pour leur part au règlement final ».

En réalité, les Japonais ne furent pas dupes des bons prétextes avec lesquels on amorça les négociations. Fins diplomates, ils acceptèrent l’inévitable avec leur courtoisie coutumière. Ils surent s’adapter aux circonstances. L’accord du Pacifique, néanmoins, ne voila que bien faiblement à tous les esprits avertis la rupture qui s’était produite avec la Grande-Bretagne.