Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Grande-Bretagne, aux diverses époques de l’histoire. Comment ne pas tenir compte, dans ce projet, des préjugés de l’Australie et du Canada, à l’égard des jaunes et de toutes les susceptibilités de la Confédération de l’Amérique du Nord ? Des théoriciens anglais et yankees prêchèrent cette entente et annoncèrent que, si elle était réalisée, aucun pays n’oserait plus se lancer dans une guerre, John Bull et l’Oncle Sam, armés du « big stick », seraient désormais les agents de la police mondiale !

Sans doute, pour lâcher le Japon, la diplomatie britannique mit des formes… M. Wickham Steed nous a conté dans le Times (22 juillet 1927) que, si l’alliance de 1911 fut abandonnée, ce ne fut point « sur l’injonction des États-Unis », ainsi que l’avait écrit un correspondant du même journal. Il s’agissait seulement, paraît-il, de faire place à un plus vaste système de coopération des puissances intéressées au Pacifique. L’écrivain anglais précise que, « pour des raisons d’ordre impérial », M. Arthur Balfour, l’amiral Beatty, sir Robert Borden et d’autres membres de la délégation qui devait se rendre à la Conférence de Washington, examinèrent, avant cette importante réunion, comment on pourrait fondre l’alliance anglo-japonaise dans un accord plus étendu.

« En effet, nous dit M. Wickham Steed, il existait, pour ne pas parler de l’Australie, dans les provinces de l’ouest du Canada, un sentiment anti-japonais aussi prononcé que sur la côte du Pacifique de l’Union américaine. À supposer que