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bli. À la nouvelle de ce traité, d’aucuns supposèrent que l’empire japonais entrait dans une vaste combinaison asiatique hostile au monde occidental. Il visait surtout à recevoir la garantie formelle que la Russie n’avait signé aucune convention secrète dirigée contre lui.

Par l’accord de Pékin, il remportait une belle victoire diplomatique, en forçant l’U.R.S.S. à reconnaître le traité de Portsmouth. En compensation du massacre de Nicolaïewsk, il obtenait à Sakhaline, d’énormes concessions houillères et pétrolières. La question des pêcheries, sur les côtes sibériennes, était résolue en sa faveur. Un traité de commerce et de navigation allait être mis à l’étude. En revanche, le Japon promettait d’évacuer le nord de l’île de Sakhaline et il rétablissait, avec l’Union Soviétique, des relations diplomatiques normales.

À Moscou, peut-être songeait-on à un bloc asiatique et caressait-on l’espoir d’entraîner le Japon dans une formation anti-européenne et anti-américaine. Quelques théoriciens japonais avaient l’air, en effet, d’encourager les Bolchévistes dans cette pensée, tel le député Matsumoto Shimpei qui, quelques jours après la nouvelle officielle du traité de Pékin, prononça, à la Diète, un discours enflammé en faveur d’une alliance offensive et défensive de son pays et de la Russie « afin, disait-il, de faire échec à la politique combinée des nations anglo-saxonnes ». Le vice-ministre des affaires étrangères, M. Nakamura, se contenta de lui répondre que l’accord avec la Russie ne signifiait nullement une orien-