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aliéner les sympathies des puissances occidentales.

On se contenta donc de poursuivre les entretiens avec le Docteur Ioffe, avec ce progrès que ce fut un personnage officiel, M. Kawakami, ancien consul général en Russie et en Pologne, qui prit la place du Vicomte Goto. Durant cette période d’attente, les agents bolchévistes multiplièrent en tous lieux les prévenances vis-à-vis des Japonais.

Les pourparlers n’entrèrent dans la phase décisive qu’au cours de l’année suivante, après de longs mois d’atermoiements. À Pékin, le 21 janvier 1925, fut finalement signé le nouvel accord russo-japonais. MM. Léon Karakhan, représentant des Soviets, et Yoshizawa, ministre du Japon en Chine, furent les protagonistes qui aboutirent à la conclusion des négociations amorcées par le Vicomte Goto et le Docteur Ioffe. Si le traité fut de la sorte terminé en Chine, c’est pour des motifs faciles à discerner. Le Cabinet de Tokio avait eu connaissance — un certain temps avant sa publication — du traité russo-chinois qui fut scellé le 30 mai 1924. Il chargea donc son ministre, à Pékin, de reprendre activement la conversation avec M. Karakhan, pour régler la situation entre la Russie et le Japon. Il voulait devancer les États-Unis dans cette reprise des relations — car on parlait alors dans les cercles politiques de Washington du rapprochement avec les Soviets et il calculait également, qu’en cas d’agitation grave en Chine, il serait préférable de retenir le gouvernement de Moscou dans le cadre d’un accord dûment éta-