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Chinois, entre Harbin et Vladivostock, toute une série d’industries (moulins, scieries, entrepôts de bois, briquetteries, fabriques d’huile d’arachide), aux mains des Japonais ou commanditées par eux allaient, au lieu de dépérir, connaître une ère des plus florissantes. Il estimait que les Russes, ayant besoin d’une flotte marchande, achèteraient des bateaux aux Japonais et redonneraient à leurs chantiers une activité supplémentaire. Il voyait ensemencées de riz — après l’accord — les terres inoccupées le long de la voie ferrée de l’Oussouri et la mise en culture intensive de la province maritime de Priamorski. Partout, c’était l’abondance ! Exploitation des forêts, des mines, des pêcheries apporteraient des richesses inouïes aux heureux signataires de la réconciliation russo-japonaise.

Il y avait, dans les raisonnements du Docteur S. Washio, assez de l’imagination de Perrette, escomptant les bénéfices du pot au lait… Ses compatriotes n’en étaient pas moins séduits par tant de perspectives dorées !

L’accord ne se fit pourtant pas dès 1923. Le gouvernement japonais laissa, d’abord, le Vicomte Goto épuiser tous les sujets de conversations préliminaires avec le Docteur Ioffe. Ensuite, il prit son temps, afin d’éprouver la bonne volonté des Soviets. Il savait le prix que : Moscou attachait à la reconnaissance officielle par un grand État comme lui et il n’était pas d’avis de la lui accorder tout de go. À Tokio, on estimait que toute précipitation dans un acte de cette importance serait également de nature à