Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ter aux yeux de ses compatriotes « les immenses possibilités de la Sibérie » : produits agricoles à importer du Japon, articles manufacturés à exporter dans toute la Russie, qui en est tellement dépourvue.

Avant la guerre, le commerce de l’Empire du Soleil Levant avec l’Empire tsariste était insignifiant : 50 à 60 millions de yens en tout. L’industrie japonaise était dans l’enfance. L’Allemagne contrôlait dans la proportion de 60 % les exportations sur le marché russe. Tel n’était plus le cas. Les négociants du Reich reprenaient, sans doute, l’offensive, mais ceux du Japon pouvaient, quand même, espérer de larges profits.

« Tandis qu’en 1914, — écrivait le Docteur S. Washio — nous exportions pour dix millions de yens de marchandises en Russie ; en 1915 nous en avons vendu pour 78 millions et, en 1916, pour 117 millions ». C’était là, il est vrai, une période exceptionnelle, mais pourquoi ne pas retrouver une bonne part de la clientèle d’alors ? Avant la révolution bolchéviste, les exportations japonaises comprenaient les articles suivants : cuivre, zinc, cuirs travaillés, produits pharmaceutiques, tissus de coton.

Plus de commandes depuis 1921 ! Ne pourrait-on pas placer en Sibérie et dans les autres provinces des tissus de coton, de soie, de laine légère, des habits, des chaussures ? Le Japon est capable de fournir aussi du papier, des épices, du tabac, du riz, de la porcelaine. On manque de tout cela en Russie. Le Docteur S. Washio prévoyait que le long de la voie ferrée de l’Est