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japonaise (Nichiro Kyokwai). Il s’était intéressé à toutes les entreprises russes. Il préconisait de nouvelles formes de collaboration avec la République des Soviets. Il était le théoricien d’une économie asiatique d’après-guerre et de tout un système de reconstruction politique et financière. Maire de Tokio, très discuté d’ailleurs par certains groupements politiques, il préféra donner sa démission afin de mieux se consacrer au problème russe.

Le Vicomte Goto avait des sympathisants, entre autres le Docteur Miyake, l’un des plus réputés rédacteurs de la revue Le Japon et les Japonais. Il groupa, pour recevoir le Docteur Ioffe, en mai 1923, de nombreuses personnalités de la finance et de la politique. Le moment était bien choisi. Le monde japonais était encore tout meurtri par le coup de la dénonciation de l’alliance avec la Grande-Bretagne. Il était énervé par les sacrifices que lui imposait la Conférence de Washington. Il continuait à être irrité de la controverse sur l’immigration avec les États-Unis. Il traversait une grave crise d’incertitude et se croyait isolé. Tout cela l’invitait à tenter l’expérience russe. Certes, de fortes méfiances à l’égard de la Russie persistaient dans bien des cercles et soulevaient les critiques d’une partie de la presse. Néanmoins, on encourageait, en général, le Vicomte Goto, dans son initiative. Autant qu’aux avantages politiques, on songeait aux avantages économiques d’un tel rapprochement. Le Docteur S. Washio les exposait dans un article du Japan advertiser (30 mai 1923). Il faisait miroi-