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bateaux stationnés à Vladivostock furent rappelés par le gouvernement du mikado.

Dès l’automne de 1922, cependant, des contacts s’étaient établis entre Russes et Japonais, pour examiner sur quelles bases on pourrait modifier favorablement des rapports si tendus. Les émissaires de Tokio admettaient que les négociasions officielles auraient des chances d’être rétablies aux conditions suivantes :

1° Le Gouvernement de Moscou devrait, sans ambages, reconnaître ses responsabilités dans le massacre de Nicolaiewsk ;

2° La question des dettes de la Russie serait réservée et ferait l’objet d’un règlement spécial ;

3° Le Japon conserverait des droits de pêche sur les côtes du Kamchatka, ainsi qu’à l’embouchure de l’Amour, et il garderait pour ses pêcheurs toutes facilités en attendant une convention formelle à ce sujet ;

4° Il pourrait racheter le nord de l’île de Sakhaline moyennant un prix raisonnable.

Deux hommes s’appliquèrent à discuter ce programme. Du côté japonais, ce fut le Vicomte Goto Shimpei — que l’on a parfois surnommé le « Loucheur japonais » ; du côté des Soviets, le Docteur Ioffe, ex-chirurgien dentiste, l’un des signataires du Traité de Brest-Litovsk, devenu l’un des spécialistes de la diplomatie bolchéviste.

Le Vicomte Goto, homme d’affaires entreprenant, ancien directeur de la Compagnie du Chemin de Fer de la Mandchourie du Sud, ex-gouverneur du Liao-Toung, puis de Formose, présidait depuis longtemps la Société amicale russo--