Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mettre en avant sa personnalité et d’enlever une parcelle de la gloire de son prédécesseur. Il a agi, pendant ces cinq dernières années, comme un bon fondé de pouvoirs dans l’expectative de l’heure où le destin lui permettrait, à son tour, d’imprimer sa marque originale à une époque déterminée de l’histoire nipponne.

Hiro-Hito — cent vingt-quatrième empereur de la dynastie nationale et troisième monarque de la Restauration — a choisi à dessein, après délibération des plus hautes autorités du pays, le terme de Shôwa, dont les deux idéogrammes signifient « la Paix Resplendissante » pour caractériser la période où il entend ainsi exercer ses talents et son action. Il espère dans les bienfaits de la paix. Tout son programme tend, alors que l’on a si souvent accusé le Japon d’aimer les aventures belliqueuses, de brandir le sabre, de faire montre d’une excessive bravoure, à imposer des règles conciliantes à l’extérieur et à réajuster les conditions sociales à l’intérieur.

Le nouveau Mikado a l’intention de se montrer très moderne, et il a déjà commencé à donner des preuves de cet esprit… D’abord, il l’a manifesté en prenant, lors de ses fiançailles, une attitude aussi énergique qu’indépendante à l’égard des clans représentant à la Cour la moralité réactionnaire. On ne saurait imaginer l’émotion qui s’empara des vieux Japonais quand on apprit, en janvier 1918, que le prince héritier avait élu comme future épouse la fille du prince Kouni.

Jusqu’alors, les faveurs impériales allaient toujours à une descendante de la famille des Fuiji-