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rent de plus en plus actives, relations intellectuelles, commerciales, financières. Si l’on faisait allusion, dans la presse nipponne, à la guerre de 1904, c’était, maintenant, sur un ton courtois et comme si l’on évoquait un événement historique déjà lointain.

La politique russo-japonaise montra sa solidarité au moment où éclata la révolution chinoise de 1911. Lorsqu’un consortium de banques des grandes puissances se forma, un peu plus tard, pour l’emprunt dit de « réorganisation », le gouvernement de Tokio et celui de Petrograd mirent comme condition formelle dans la constitution des gages de l’emprunt que leurs intérêts en Mandchourie et en Mongolie seraient strictement respectés.

Cette action diplomatique se poursuivit et se précisa encore plus énergiquement dans les années qui suivirent. L’accord de 1912 en fut le couronnement. Puis, la guerre de 1914 ayant éclaté, le Japon joua en Asie non seulement le rôle qui lui était dévolu en harmonie avec les puissances de l’Entente, mais il devint le principal fournisseur de la Russie en canons, en fusils, en munitions, en matériel de toute sorte, en approvisionnements et en vivres. Il est à peine besoin de remémorer, qu’après les revers des armées du tsar, c’est lui qui leur redonna une artillerie et qui soutint la bataille par un effort industriel prodigieux.

Au plus fort de la tourmente, les deux pays paraphèrent un nouveau traité de paix, plus intime, et d’une collaboration encore plus ser-