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ENTRE TOKIO ET MOSCOU


La paix de Portsmouth du 5 septembre 1905 causa un profond désappointement au Japon. Cependant, si ce pays ne recueillit pas tous les fruits de sa victoire, il n’y eut pas chez lui un regain d’hostilité contre la Russie. Il s’était couvert de gloire. Il avait montré qu’il ne craignait pas, pour se faire respecter, de s’attaquer au colosse russe. Il retirait de ce duel dans les plaines de Mandchourie, sinon tous les avantages qu’il en attendait, du moins un bénéfice moral incontestable. Pourquoi aurai-il poursuivi de sa haine l’adversaire de la veille ? D’abord, le Japon a une âme trop chevaleresque pour cela, et il n’est pas dans son tempérament de piétiner l’homme vaincu. Ensuite, il réfléchit à son intérêt et il considéra les meilleurs moyens qui s’offraient à lui de tirer parti d’un traité bâti à l’étroit sous la surveillance des États-Unis et de l’Angleterre. Il se rapprocha donc de la Russie. Des conventions de commerce, de navigation et de pêche étaient bientôt signées à Petro-