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jours, grâce à tous les bouleversements dont soufre la Chine[1].

Les capitalistes, les industriels, les négociants japonais scrutent l’avenir et comprennent que cela ne durera pas indéfiniment. Aussi bien, ils influent sur les pouvoirs publics, afin qu’un bon traité de commerce soit préparé pour le jour où le calme reviendra. Si la Chine obtient son autonomie douanière — ce qui est l’une de ses revendications essentielles — ce sera, apparemment, pour pratiquer une politique protégeant ses propres industries. Dans ce cas, le Japon souhaite ne pas être trop lésé et il envisage des précautions pour ne pas subir, à son tour, une crise économique cruelle. En outre, si les dispositions des Chinois continuent à être de plus en plus favorables — en raison de la politique nouvelle du gouvernement de Tokio — pourquoi les producteurs japonais ne trouveraient-ils pas le moyen d’investir des capitaux dans les industries chinoises susceptibles de concurrencer les leurs ?

Pour cette politique de collaboration économique et pour la réussite de mille autres projets — une fois les troubles apaisés — il est d’une tactique habile de ne pas heurter actuellement les factions en effervescence mais, au contraire, d’affirmer, envers les unes et les autres, un libé-

  1. À noter toutefois, en contre-partie, qu’autour de Chang-Haï et de Tsing-Tao, un grand nombre de filatures de coton appartiennent aux Japonais eux-mêmes et que, par leur production, ces établissements ont dépassé, durant les périodes calmes, les établissements similaires anglais et chinois. Aujourd’hui, elles souffrent, elles aussi, du gâchis politique général.