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secrètes qui échappent à tout contrôle. C’est pourquoi M. Kenkichi Yoshizawa a dit que, tout en sympathisant avec les aspirations nationalistes de la Chine, il lui paraissait utile — sans esprit d’agression et en évitant les oppositions violentes — de continuer une politique réaliste en attendant les événements plus ou moins lointains qui favoriseront l’unification de la malheureuse Chine. Sa thèse concorde avec l’ensemble de la politique japonaise. Elle a été acceptée par la Conférence sur la politique chinoise. Ne pas se fourrer dans le guêpier, mais assurer la sécurité des nationaux japonais et surveiller tous les points sensibles du Nord au Sud : tel est le mot d’ordre de Tokio.

Quels sont au juste les intérêts japonais en Chine ?

On compte plus de 300 000 sujets du Mikado dans la république chinoise dont 230 000 installés en Mandchourie et dans les provinces soumises à la Chine et 70 000 environ dans la Chine proprement dite. Mais c’est l’infiltration économique et financière qui est importante. À partir de 1918 surtout, les Japonais ont prêté de l’argent non seulement au gouvernement central et aux gouvernements provinciaux, mais encore à la plupart des grandes entreprises privées. Les banques de Tokio ont établi en Chine de nombreuses succursales. En 1922, elles avaient déjà pris pour elles-mêmes ou placé pour 220 millions de yens destinés à aider les industries ou les exploitations particulières.