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Tao et il a prélevé sur les garnisons de Mandchourie 2 000 hommes de troupes pour les diriger sur Tsi-nan-fou, capitale du Chan-toung. Il a justifié ces mouvements, en invoquant comme prétexte les troubles en perspective dans le Nord et la nécessité de protéger la vie et les biens des sujets japonais qui sont au nombre de 3 000 à Tsin-Tao et à Tsi-nan-Fou. En réalité, il a manœuvré pour impressionner les Nordistes tout en conservant le contact avec les Sudistes pour le jour où ses bons offices apparaîtront urgents.

Le 27 juin 1927, le baron Tanaka, afin d’être mieux renseigné et de ne pas commettre de faux-pas, a convoqué à Tokio une conférence de tous les représentants diplomatiques, consulaires, commerciaux et militaires accrédités en Chine. M. Kenkichi Yoshizawa, ministre du Japon à Pékin, a exposé alors la situation et parlé longuement de la lutte des factions chinoises, dont aucune n’a encore témoigné avec une énergie suffisante de son attachement à la Constitution. De l’avis de ce diplomate, si les nationalistes arrivaient au pouvoir, ils s’empresseraient d’exclure leurs adversaires qui se soulèveraient et fomenteraient de nouveaux troubles. La domination d’un des groupements aux prises n’apportera pas la solution du problème chinois, car il n’en est pas un seul capable de prendre la direction du pays sans la dictature. L’administration et la police sont à peu près impuissantes et il faut encore compter avec les fédérations ouvrières très agitées et avec la multiplicité des sociétés