Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

I

LE NOUVEAU RÈGNE

ET L’IDÉE IMPÉRIALE


L’Ère de la Paix resplendissante (Ère de Showa) a succédé à l’Ère de la Grande Rectitude (Ère de Taisho). C’est le 25 décembre 1926 que l’Empereur Yoshi-Hito est mort, après quatorze années de règne seulement. Il y avait cinq ans déjà qu’il avait, en fait, cessé de présider aux destinées de la nation en raison de sa santé chancelante. Le prince Hiro-Hito, nommé régent, était devenu le véritable maître de l’empire mikadonal. Cependant, fidèle au formalisme traditionnel, il n’eût jamais songé, avant la disparition officielle de son père, à parler en son propre nom ni à gouverner comme s’il détenait déjà les trois emblèmes du pouvoir réel : le miroir, l’épée et le joyau. Il a pieusement attendu la fin de l’Ère de Taisho, en prenant toutes les décisions qu’exigeait la situation, mais sans empiéter aucunement sur les prérogatives impériales.

S’il a « géré » le Japon et s’il a joué le rôle de Yoshi-Hito — parce que celui-ci n’était plus capable, physiquement, de le soutenir — Hiro-Hito, avec une infinie délicatesse, a évité de