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société, les épisodes de l’interminable révolution avec la secrète espérance qu’elle finira tout de même par la libération des tutelles étrangères.

Si, pendant longtemps, les divers cabinets de Tokio accordèrent leur appui aux grands chefs militaires du Nord : Yuan-Che-Kaï, Tuan-Chi-Jui, Chang-Tso-Lin, ils ne négligent pas, maintenant, d’entretenir des intelligences dans les partis sudistes. Ils sont d’avis qu’il est prudent de miser sur les principaux tableaux. Malgré les excès des « rouges » à Hankéou, Kiu-Kiang et Nankin, le gouvernement japonais s’est montré modéré dans ses blâmes et ses demandes de réparations. Il est approuvé par l’opinion publique, qui est pacifiste, à l’exception des clans militaires et navals dont l’influence décroît sans cesse.

Quel est le but du Japon ? Il lâcherait volontiers les concessions, les principes d’extra-territorialité, le contrôle douanier à la condition d’obtenir la sécurité de ses propres sujets et un traité commercial favorisant ses exploitations en Chine. Il tâchera de ne pas trop se compromettre pour négocier, à l’instant propice, avec les factions dominantes et avec les chefs lui paraissant de taille à sortir le pays du gâchis. Il sera patient jusqu’à l’extrême limite. Il étudiera toutes les combinaisons propres à une médiation entre les partis rivaux. Naturellement, le Japon agira, selon sa manière, en déployant son activité dans la coulisse et en respectant toutes les apparences, à moins que des événements exceptionnels ne l’obligent à sortir de cette réserve.

À ce sujet, le baron Shidehara formulait ainsi